NOTRE CAPITAL, NOTRE PUISSANCE : LIBÉRONS LA SOUVERAINETÉ FINANCIÈRE DE L’AFRIQUE
L’exigence d’autonomie stratégique de l’Afrique sur le plan financier est devenue plus urgente que jamais. Des contraintes de moins en moins tolérables — barrières commerciales, endettement croissant, et un environnement économique mondial dominé par des logiques transactionnelles — redéfinissent les équilibres. Le capital international, quant à lui, n’a jamais été aussi sélectif depuis un demi-siècle.
Pendant ce temps, certains des projets les plus ambitieux du continent — dans l’énergie, les infrastructures et la transformation numérique — peinent à trouver les financements nécessaires, ou accusent des retards plus que troublants.
Pourtant, une réponse existe, à portée de main : mobiliser l’épargne africaine à travers des instruments, des réglementations et des partenariats capables de convertir le capital domestique en investissements de long terme, en croissance durable et en autonomie. Ce réservoir de capitaux, estimé à plusieurs milliers de milliards de dollars, comprend les fonds de pension, les fonds souverains, les réserves de change, les actifs financiers des banques et des assurances ainsi que la performance des fintech. Une immense partie de ces ressources reste aujourd’hui sous-utilisée — quand elle n’est pas exfiltrée du continent.
L’urgence est désormais d’activer ce capital à grande échelle.
La communauté AFIS, réunissant institutions financières africaines et décideurs publics, doit être le moteur cette transformation. L’enjeu est de passer d’un modèle de dépendance à un modèle de co-construction, d’un paysage fragmenté à une coordination structurée. Cela impose de repenser les architectures existantes, de sortir des contraintes de cloisonnement et de bâtir une confiance réciproque entre les différentes administrations du continent. Il convient également de positionner les champions financiers africains au coeur d’un nouveau cadre ambitieux — fondé sur le leadership régional, la souveraineté et une gestion intelligente du risque.
Priorités stratégiques :
- Libérer le capital institutionnel en modernisant et en harmonisant les cadres réglementaires des secteurs des caisses de retraite, de l’assurance, des fonds souverains et des réserves de change;
- Renforcer la finance africaine pour lui permettre de soutenir les projets structurants — notamment dans l’énergie, les infrastructures, la logistique et les ressources naturelles;
- Faire des places boursières et des plateformes fintech des piliers de la transformation du capital, en particulier pour les PME et le capital-investissement;
- Dynamiser les marchés de l’assurance pour mieux couvrir les nouveaux risques – cybersécurité, changement climat et révolution logistique;
- Accélérer l’interopérabilité réglementaire afin de concrétiser le potentiel des grandes initiatives panafricaines : le commerce intégré de la ZLECAf, le système panafricain de paiement PAPSS, le marché financier panafricain de l’AELP.
Les 3 et 4 novembre à Casablanca, 1 250 dirigeants financiers africains et internationaux, ainsi que des décideurs publics, se réuniront pour définir cette nouvelle feuille de route. Il ne s’agit pas seulement d’un défi financier.
L’Afrique n’a pas besoin d’être sauvée, le continent doit en revanche mobiliser ses propres ressources (épargnes et capitaux). C’est le moment de l’Afrique.
PANELS, TABLES RONDES & WORKSHOPS
DÉFIS POUR L’ÉCONOMIE ET LA STABILITÉ MONDIALES
Libérons les capitaux domestiques pour un avenir qui nous appartient AfCFTA, PAPSS & AELP : comment les initiatives panafricaines peuvent-elles avoir l’impact que les institutions financières veulent voir ? BRICS, influence orientale, dédollarisation et tarifs – les tendances macro et comment les contourner… Échanges dette-nature : solution climatique ou illusion financière ?
BANQUE COMMERCIALE
Confier les réserves de change aux banques locales : un pas vers la souveraineté ou un gros risque ? En première ligne de la pression fiscale : comment les institutions financières peuvent-elles gérer l’exposition à la dette souveraine ? Qui contrôle le financement du commerce africain – et pourquoi ce ne sont pas les banques africaines ? Supply chain finance : l’arme de l’efficacité financière pour les entreprises africaines ? NPL : comment des marchés secondaires élargis pourraient-ils alléger la pression sur les banques ?
MARCHÉS DES CAPITAUX & CORPORATE FINANCE
Des ports secs aux eaux profondes : financer les corridors intérieurs et l’accès commercial pour les pays enclavés Mobiliser l’épargne domestique vers les marchés de capitaux : qu’est-ce qui freine les fonds de pension ? Relancer les marchés boursiers africains : forger des entreprises familiales cotées avec des ambitions panafricaines Surmonter les barrières aux marchés de dette en monnaie locale Private Equity : réussir la sortie d’investissements via les marchés de capitaux.
IMPACT ET DURABILITÉ
Obligations vertes, sociales et bleues et sukuk verts : construire la boîte à outils de financement climatique de l’Afrique Comment moderniser et aligner les taxonomies vertes ? Disparition de l’aide : quelle prochaine stratégie pour le financement des PME dirigées par des femmes ? Fonds souverains africains et capital-risque diaspora : nouvelles alliances pour le financement du développement.
ASSURANCE
Expositions aux écosystèmes technologiques, climatiques et alimentaires : l’assurance peut-elle absorber les chocs à venir ? Comment les superviseurs de l’assurance peuvent-ils remédier aux faibles taux de pénétration en Afrique ? Couverture des chocs climatiques : comment étendre les pools régionaux de risques climatiques.
FINTECH & FINANCE DIGITALE
Banque, fintech et IMF : comment co-concevoir le financement des MPME ? Banques challengers : les néobanques qui perturbent le statu quo Passeport réglementaire : le chaînon manquant pour fluidifier la conformité transfrontalière et stimuler l’innovation ? Blockchain, IA et cyber-résilience : faire progresser l’e-KYC, la détection de fraude et l’innovation numérique Dynamiser les écosystèmes d’amorçage en Afrique.