Communiqué de presse : À Casablanca, AFIS 2025 conclut ses travaux en traçant la voie d’une finance africaine intégrée misant sur son capital

Casablanca, le 5 novembre 2025 – La cinquième édition de l’Africa Financial Summit (AFIS) s’est achevée hier soir à Casablanca, au terme de deux jours d’échanges et de débats réunissant plus de 1250 décideurs financiers, ministres, gouverneurs de banques centrales, dirigeants d’institutions régionales et acteurs du secteur privé venus de tout le continent et du reste du monde.

Placée sous le thème « Libérer la puissance financière de l’Afrique : il est temps de mobiliser à grande échelle les capitaux nationaux », cette édition a démontré que la clé du développement d’un secteur financier africain solide et performant réside moins dans l’aide ou les capitaux extérieurs que dans la mobilisation des ressources africaines elles-mêmes. Dans un contexte mondial de raréfaction des capitaux internationaux et de resserrement monétaire, les participants ont réaffirmé une conviction partagée : l’Afrique doit désormais miser sur ses propres ressources pour bâtir une finance solide, inclusive et tournée vers l’investissement productif.

Pendant deux jours, plus de trente conférences, ateliers et tables rondes ont réuni banquiers, assureurs, fintechs, investisseurs institutionnels, décideurs publics et régulateurs pour débattre des moyens de mobiliser et canaliser l’épargne africaine vers les secteurs clés de la transformation du continent : infrastructures, énergie, agriculture, industrie et innovation numérique.

Laboratoire de solutions, AFIS 2025 a aussi été un espace de concrétisation, où plusieurs partenariats structurants ont vu le jour. Parmi eux, une signature entre Proparco et l’Union européenne, portant sur la création d’une Facilité de garantie Impact (178 M€) et d’une assistance technique (7,8 M€) destinées à soutenir les investissements durables et les entreprises à fort impact sur le continent ; ainsi qu’un accord entre le Groupe Ecobank et Proparco en faveur de l’intégration d’Ecobank Tchad au programme de Trade Finance. IFC a annoncé des investissements d’un montant total de 310 millions de dollars dans des projets qui soutiendront la croissance des petites entreprises et la création d’emplois dans plusieurs pays africains, y compris un mécanisme de partage des risques d’un montant de 250 millions de dollars en collaboration avec la nouvelle Saham Bank ainsi qu’un montage financier de 50 millions de dollars en faveur de la Suez Canal Bank.

Le panel de clôture a réuni quatre gouverneurs de banques centrales africaines, offrant un panorama lucide des priorités financières du continent.

Jean-Claude Kassi Brou, Gouverneur, BCEAO, a déclaré : « Les banques doivent faire davantage pour mobiliser les ressources. Nous reverrons la réglementation si nécessaire, mais l’impulsion initiale doit venir d’elles-mêmes. Trop souvent, elles se reposent sur les dépôts des gouvernements et des grandes entreprises. Elles doivent faire preuve de plus d’imagination – notamment en mobilisant des ressources de long terme comme les fonds d’assurance, les fonds de pension ou les obligations de la diaspora. »

Manuel Antonio Tiago Dias, Gouverneur, Banco Nacional de Angola, a déclaré : « Nous savons que la digitalisation sera au cœur de l’expansion de l’inclusion financière. La banque centrale elle-même cherche à intégrer l’intelligence artificielle dans ses activités : supervision, reporting, et analyse des risques. Les banques commerciales n’attendront pas que nous agissions les premiers ; nous devons donc évoluer ensemble. »

André Wameso, Gouverneur de la Banque centrale du Congo, a déclaré : « Nous devons accepter le monde tel qu’il est : un monde porté par la digitalisation. Dans des pays comme le nôtre, où les infrastructures industrielles sont limitées, les nouvelles technologies peuvent nous permettre de sauter des étapes du développement traditionnel. »

Michael Atingi-Ego, Gouverneur, Bank of Uganda, a déclaré : « Les gouvernements compliquent de plus en plus l’accès du secteur privé au crédit. Nous devons innover. Une voie possible consiste à institutionnaliser les principes ESG au sein de nos systèmes financiers. En intégrant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, nous pouvons inciter les banques à orienter davantage de crédit vers l’agriculture et à soutenir le contenu local. »

Lors de la clôture de l’événement, Aliou Maiga, Directeur régional pour le groupe Institutions financières (FIG) en Afrique de l’IFC, a déclaré : « Le secteur financier africain connaît une profonde transformation, portée par des institutions plus solides, un meilleur accès au financement et un engagement croissant en faveur d’une croissance inclusive. Comme l’a montré cette édition de l’AFIS, bâtir des systèmes financiers nationaux et régionaux solides n’est pas seulement essentiel : c’est la clé pour libérer tout le potentiel du continent. En renforçant ces secteurs, nous ouvrons la voie à une Afrique capable de financer la création d’emplois et le développement durable. »

En accueillant pour la deuxième année consécutive l’AFIS, le Maroc a confirmé son rôle stratégique dans la construction d’un hub financier africain intégré, alliant stabilité, innovation et ouverture continentale. Les réflexions engagées à Casablanca se poursuivront en mai prochain à Kigali, à l’occasion de l’Africa CEO Forum, qui rassemblera à nouveau les principaux acteurs économiques du continent.

À propos de l’Africa Financial Summit (AFIS)

Fondé par Jeune Afrique Media Group en 2021, avec le soutien de l’IFC, l’Africa Financial Summit-AFIS est une organisation sœur de l’Africa CEO Forum, la principale plateforme du secteur privé africain. L’AFIS vise à bâtir une industrie financière solide au service de l’économie réelle et du développement durable. Rassemblant les personnalités et institutions les plus influentes de la finance africaine ainsi que les régulateurs, l’AFIS œuvre pour renforcer l’inclusion financière et favoriser l’émergence d’un véritable secteur de services financiers panafricain. Pour de plus amples informations, consulter le site https://www.afis.africa/.

À propos de la Société financière internationale (IFC)

La Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, est la principale institution de développement axée sur le secteur privé dans les pays émergents. Elle mène des opérations dans plus d’une centaine de pays, consacrant son capital, ses compétences et son influence à la création de marchés et d’opportunités dans les pays en développement. Au cours de l’exercice 2025, IFC a engagé un montant record de 71,7 milliards de dollars en faveur de sociétés privées et d’institutions financières dans des pays en développement, en s’appuyant sur des solutions du secteur privé et en mobilisant des capitaux privés pour créer un monde sans pauvreté sur une planète vivable. Pour de plus amples informations, consulter le site www.ifc.org.

Contacts presse

Soukaina Harti – [email protected]

Thibaut Cabrera – [email protected]

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