Alors que la dette extérieure de l’Afrique ne cesse de croître et atteint 1 300 milliards $, les échanges dette-nature se multiplient sur le continent avec un double objectif : soutenir l’action climatique et alléger le poids de la dette. Pour leurs partisans, ces mécanismes offrent une voie innovante pour libérer des marges budgétaires tout en finançant la conservation. Mais leurs détracteurs dénoncent leur portée marginale : 36 opérations conclues n’ont permis de restructurer que 921 millions $, dont seulement 34 % ont été effectivement consacrés à des projets environnementaux — soit moins de 0,1 % de la dette extérieure africaine. Face aux soupçons de greenwashing, aux prétendus manque de transparence, d’efficacité et aux coûts de transaction élevés, ce débat confronte deux visions opposées d’un outil à la croisée des urgences écologiques et des logiques financières.