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AFIS 2025

NOTRE CAPITAL, NOTRE PUISSANCE : LIBÉRONS LA SOUVERAINETÉ FINANCIÈRE DE L’AFRIQUE

L’exigence d’autonomie stratégique de l’Afrique sur le plan financier est devenue plus urgente que jamais. Des contraintes de moins en moins tolérables — barrières commerciales, endettement croissant, et un environnement économique mondial dominé par des logiques transactionnelles — redéfinissent les équilibres. Le capital international, quant à lui, n’a jamais été aussi sélectif depuis un demi-siècle.

Pendant ce temps, certains des projets les plus ambitieux du continent — dans l’énergie, les infrastructures et la transformation numérique — peinent à trouver les financements nécessaires, ou accusent des retards plus que troublants.

Pourtant, une réponse existe, à portée de main : mobiliser l’épargne africaine à travers des instruments, des réglementations et des partenariats capables de convertir le capital domestique en investissements de long terme, en croissance durable et en autonomie. Ce réservoir de capitaux, estimé à plusieurs milliers de milliards de dollars, comprend les fonds de pension, les fonds souverains, les réserves de change, les actifs financiers des banques et des assurances ainsi que la performance des fintech. Une immense partie de ces ressources reste aujourd’hui sous-utilisée — quand elle n’est pas exfiltrée du continent.

L’urgence est désormais d’activer ce capital à grande échelle.

La communauté AFIS, réunissant institutions financières africaines et décideurs publics, doit être le moteur cette transformation. L’enjeu est de passer d’un modèle de dépendance à un modèle de co-construction, d’un paysage fragmenté à une coordination structurée. Cela impose de repenser les architectures existantes, de sortir des contraintes de cloisonnement et de bâtir une confiance réciproque entre les différentes administrations du continent. Il convient également de positionner les champions financiers africains au coeur d’un nouveau cadre ambitieux — fondé sur le leadership régional, la souveraineté et une gestion intelligente du risque.

Priorités stratégiques :

  • Libérer le capital institutionnel en modernisant et en harmonisant les cadres réglementaires des secteurs des caisses de retraite, de l’assurance, des fonds souverains et des réserves de change ;
  • Renforcer la finance africaine pour lui permettre de soutenir les projets structurants — notamment dans l’énergie, les infrastructures, la logistique et les ressources naturelles ;
  • Faire des places boursières et des plateformes fintech des piliers de la transformation du capital, en particulier pour les PME et le capital-investissement ;
  • Dynamiser les marchés de l’assurance pour mieux couvrir les nouveaux risques – cybersécurité, changement climat et révolution logistique ;
  • Accélérer l’interopérabilité réglementaire afin de concrétiser le potentiel des grandes initiatives panafricaines : le commerce intégré de la ZLECAf, le système panafricain de paiement PAPSS, le marché financier panafricain de l’AELP.

Les 3 et 4 novembre à Casablanca, 1 250 dirigeants financiers africains et internationaux, ainsi que des décideurs publics, se réuniront pour définir cette nouvelle feuille de route. Il ne s’agit pas seulement d’un défi financier.

L’Afrique n’a pas besoin d’être sauvée, le continent doit en revanche mobiliser ses propres ressources (épargnes et capitaux). C’est le moment de l’Afrique.